Stress du Manager


Pour ceux que ce  titre ferait sourire … sachez que le stress n’est le privilège de personne !

Le stress peut avoir un effet positif mais il peut également avoir un effet destructeur s'il n'est pas maîtrisé...

Le manager a souvent tendance à se sentir pris entre deux feux, celui du personnel qui dépend de lui et celui de sa propre hiérarchie ou des actionnaires, voire même des associés.

Qui ne s’est jamais senti débordé par les réunions, les réceptions d’Emails, le téléphone qui ne cesse de sonner, sans oublier parfois les bureaux ouverts ou les Open-spaces qui laissent tout un chacun pénétrer dans sa sphère de travail, voilà de quoi rendre fou à la longue et surtout de plonger certains managers dans profondes souffrances...

Le stress du manager

Témoignage de « Stéphanie, Manager - Responsable de service »

« Le risque de dépression, de burnout,… sont des souffrances psychologiques dus, à mon avis, sur base de mon expérience, à une « foutue » conscience professionnelle (trop accrue)

J’ai travaillé plus de 30 années en tant que responsable de service (achats approvisionnements ou/et logistique) dans des secteurs tels que la distribution spécialisée, l’industrie, et le bâtiment. Mon service, quel que soit la structure, le secteur d’activités, était la plaque tournante dans l’entreprise.

La prise de fonction correspond, pour moi, à une période délicate, car je ne supporte pas l’inefficacité, et mon but a toujours été de vouloir être opérationnel le plus rapidement possible.

Je n’aime pas la routine, pourtant le démarrage permet d’observer, de s’imprégner de l’organisation, de connaitre les produits, les fournisseurs,……. La mise en place de ce socle est nécessaire et très important pour pouvoir s’adapter, faire évoluer ou améliorer l’organisation, si nécessaire, éviter la répétition de dysfonctionnements…. Faire gagner du temps et de l’argent à l’entreprise tout en satisfaisant les Clients.

Résultat, la pression je me la mets toute seule dès le départ ! Je n’aime pas la routine et j’ai besoin pour m’épanouir dans ma fonction de tenter d’améliorer les choses (y compris en aval et en amont de mon service)….. D’autant plus que je suis perfectionniste (très cartésienne)

Mais je fais la différence entre le stress positif et le stress négatif  Ce dernier est latent, et s’est manifesté dès que j’ai maitrisé mon poste, que j’étais à l’aise, réactive ……. Par l’impression de me faire exploiter.

Je peux constater que certains collègues (même niveau hiérarchique ou supérieur) ne se donnent plus la peine  de chercher des informations, par exemple, c’est plus simple de me solliciter…pourquoi réfléchir avant d’agir, si problème on le soumettra au service achats……Ces situations sont souvent le reflet de problème de communication et de respect.

Mon expérience en industrie a été moins stressante (négativement) car mes collègues, malgré que chacun agit en fonction ses impératifs liés à ses responsabilités,  voyaient  l’intérêt du travail d’équipe.

Par contre, mes quasis dix ans dans la branche du bâtiment sont mémorables. J’ai perdu 10 kilos sans m’en rendre compte. Je ne respectais pas les horaires de travail officiels, (j’ai eu droit à une remarque de la part d’une personne du service RH, elle en avait marre que je dysfonctionne !)

En effet je venais le matin vers 6H30 (au lieu de 7H15) Régulièrement j’oubliais de manger à midi  et le soir je jouais également aux prolongations (il faut que je précise que je n’ai jamais demandé de compensation ; financière ou récupération des heures).

Je fonctionnais ainsi pour avancer avec mes tâches ; comme il n’y avait personne ou très peu, pas de coup de fil,…Mais le responsable des Ressources Humaines m’a quand même informé que pour lui, les gens qui font des heures supplémentaires sans qu’on leur demande sont soit mal organisés ou / et incompétents

J’arrive, ayant une « sacrée personnalité » à passer outre…mais j’ai quand même était rattrapée par plus d’une phase de dépression car l’humain même solide peut craquer…

Le sentiment de se faire exploiter au quotidien est pesant ; beaucoup trop de personnes se déchargent facilement de certaines tâches, surtout des plus ingrates …. C’est pénible !

Le traitement des mails monopolisait en moyenne deux heures tous les matins, en même temps j’étais souvent interrompue par des coups de fil…et me retrouvais dans des situations incongrues : je réponds à un mail (si c’est en allemand ; besoin de concentration optimum) …dring… sollicitation téléphonique (problème / urgence / besoin d’un prix de suite /….) et « bonjour » une personne dans le bureau pour un besoin urgent suivit par une autre « juste » pour une question ….

Pendant ce temps la paperasserie s’accumule et d’un coup la journée est finie ! Je termine en faisant mes petits tas : Urgent / Très Urgent / et Très Très Urgent (Sachant pertinemment que toutes les urgences ne sont pas de vraies urgences !)

Dans ce contexte il est évident que logiquement on a le droit de dire « non » … surtout si ce n’est pas de mon ressort ou que ça sort du cadre de mes compétences…et là le piège se referme, à force de faire, de prendre des initiatives, … les personnes n’acceptent pas un refus et deviennent même agressives !!

Souvent les « supers » cadres (j’étais la seule femme responsable de service et non cadre ; mais cela est un autre débat)…donc des personnes avec une grande expérience professionnelle (de l’ancienneté) qui avaient leur savoir-faire et leurs habitudes ; habitudes qui n’étaient plus forcément en adéquation avec la réalité … mais à les entendre avaient toujours raison, étaient très obtus, …et de surcroit avaient, il faut noter, des attitudes machistes

Le fait de communiquer avec ma hiérarchie n’a été que déception, aucun soutien concret,  le résultat le plus flagrant est que certaines de mes suggestions ont été reprises au bénéfice de mon interlocuteur qui en a récolté les « lauriers »

Certains s’amusaient à me mettre la pression, notamment la hiérarchie, il avait un dossier à chiffrer depuis quelques jours mais il se faisait un malin plaisir à venir 5mn avant la fin de l’avant dernier jour, idéalement un vendredi… il lui fallait une offre (idéalement deux) pour établir son devis dont la date butoir était le lundi ! Ceci n’était pas une exception !

Mais je suis fière du travail que j’ai fourni ; j’ai toujours fonctionné comme si c’était « mon » entreprise… j’ai réussi à être respecté par les fournisseurs, à être apprécié par mon équipe,…

Dommage que tout le mal que je me suis donnée a été détruit par la jalousie (le responsable sécurité recevait des fournisseurs sans m’en informer = entrave mon travail au lieu de voir l’intérêt d’une collaboration), le laxisme (le service planning traitait des urgences sans tenir compte des frais d’express  qui étaient souvent plus importants que la valeur de la marchandise ; résultat tout ce que je faisais gagner en traitant des franco s’envolait ….

Il n’est pas évident de parler du stress du manager intermédiaire ; je pense qu’il faut l’avoir vécu pour le comprendre…

Je suis dotée d’une forte personnalité mais je suis pour le management participatif et je suis foncièrement persuadée qu’on peut réduire le stress aux différents niveaux de l’Entreprise avec une bonne communication et un minimum de respect »

Certains managers pensent qu’ils doivent paraître invulnérables au quotidien, il est pourtant primordial de différencier le stress négatif et le stress positif

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