Le burn-out : peut-on en sortir ?

Le burn-out ou épuisement professionnel est à ce jour un syndrome de détresse psychologique intense lié au travail causée par un stress prolongé et excessif.

Le burn-out représente une maladie souvent grave qui nécessite beaucoup de temps* (*pour permettre d’entamer un travail de reconstruction de soi-même, de reprendre des forces et de reprendre goût à la vie) et souvent l’intervention d’un thérapeute s'avère indispensable.

La définition de l'INRS :
 
« L’épuisement professionnel, appelé « Burn-out » par les Anglo-saxons, s’exprime par un ensemble de réactions consécutives à des situations de stress professionnel prolongé. Il se manifeste par un épuisement physique, mental, émotionnel, un désintérêt profond pour le contenu du travail et la dépréciation de ses propres résultats. Il survient généralement après un investissement personnel et affectif important dans l’activité professionnelle, et soudain cet investissement devient trop lourd à porter ».


Burn-out


Ce syndrome est souvent présenté comme un mal insidieux car il a le don de s’installer peu à peu sans que la personne ne s’en rende vraiment compte.
Le Burn-out est caractérisé principalement par 3 dimensions :

    • Épuisement émotionnel physique et psychique : Sentiment d’être vidé, diminution d’énergie, ressources émotionnelles épuisées, sentiment de ne plus savoir se donner sur le plan professionnel...
      
    • Dépersonnalisation = déshumanisation à l’autre : Relation froide, distante avec une déshumanisation de la relation à l’autre, une attitude cynique et détachée envers son travail...
      
    • Diminution de l’accomplissement personnel : Auto-évaluation négative, sentiment de ne plus être à la hauteur, le moral et la performance sont affectés, baisse du sentiment d’accomplissement dans le travail...

Malgré les remarques, les alertes de l’entourage sur le changement de comportement, le salarié préfère souvent rester dans le déni, ce qui le conduit petit à petit à l’isolement et au repli sur soi.
Pourtant les différents symptômes évoqués ci-dessous (démotivation, perte de sommeil, maladie à répétition…) sont autant de signaux d’alarme qui sont généralement négligés et mis sur le compte de la fatigue ou du stress.

Pas facile de repérer le changement de comportement d'une personne... mais des signes peuvent alerter !

    1) Physiques : fatigue généralisée, tensions musculaires, maux de tête, maux de dos, troubles digestifs...

    2) Émotionnelles : irritabilité, cynisme, sentiment de vacuité, pessimisme, désespoir, culpabilité

    3) Comportementales : retrait, isolement, agressivité, présentéisme, hyper-activisme, baisse de l’empathie

    4) Cognitives : difficultés de concentration, oublis, difficultés à faire des opérations simples, indécision, confusion, difficultés à prioriser

Le risque à moyen / long terme pour la personne, c'est de voir s'installer d’une affection psychique (Un risque dépressif ou même suicidaire.)

Quelques pistes pouvant servir d'exemples en matière de prévention :

      1 ) La Prévention primaire :

    • Mettre en débat la notion de qualité du travail avec les IRP
    • Clarifier le « qui fait quoi dans l'établissement »
    • Donner des marges de manœuvre aux salariés(es)
    • Favoriser la mise en place du télétravail
    • Bloquer les boîtes mails à partir d’une certaine heure, faire respecter le droit à la déconnexion
    • Suivre les indicateurs de RPS...

    2) La Prévention secondaire :
       
    • Mettre en place une sensibilisation à destination des managers et de l’encadrement
    • Aménager une salle de repos
    • Valoriser des temps de convivialité entres les salariés(es)
    • « Déminer » les conflits, sensibiliser les managers à la gestion des conflits

    3) La Prévention tertiaire :
       
    • Détecter les situations de travail individuelles dégradées
    • Orienter en cas de besoin vers le médecin du travail, le médecin traitant
    • Réaliser des aménagements de poste si nécessaire
    • Faciliter le retour au travail après une longue période d'absence...

Selon diverses études dans les prochaines années, 15 et 20 % des travailleurs pourraient être concernés par le burn-out.
Sachez que tout le monde peut « craquer » un jour ou l'autre, personne n'est à l'abri, ni un(e) salarié(e) ni un(e) dirigeant(e) donc comme dit le proverbe « qui veut voyager loin, ménage sa monture » alors ménagez-vous !