« Très souvent nos biais sont en fait le résultat des raccourcis que prend notre cerveau, la plupart du temps inconsciemment, afin de sauver de l’énergie et du temps... »
Généralement avoir conscience de l’existence de ce biais est déjà un premier pas : cela vous permettra, en tant qu’apprenant ou formateur, de mieux analyser vos propres réactions ou celles de personnes en face de vous à quelque chose de nouveau.
Imaginons qu’actuellement vous soyez formateur(trice) et que vous souhaitiez révolutionner la formation présentielle en proposant à vos formés(es) une expérience de formation complètement disruptive (différente). Est-ce une bonne idée ?
Car le changement fait peur et donc soyez préparé dans ce cas à rencontrer de fortes résistances ! Plus votre formation sera différente de tout ce que les formés(es) auront vu jusqu’ici, plus elle les marquera, certes, mais plus elle les perturbera aussi.
Pour ne pas les braquer, pensez à introduire des éléments connus et rassurants (brise-glace, échanges, débrief final…) qui permettront aux plus averses au changement de se raccrocher au dispositif !
De même, si vous travaillez sur un dispositif de formation en ligne, pensez bien à prendre le biais de statu quo en compte si vous souhaitez le faire évoluer : introduisez les changements de façon progressive après les avoir annoncés en amont (un changement auquel on a été préparé devient plus familier, et donc plus acceptable), et facilitez les choix des utilisateurs en proposant d’emblée les options et réglages les plus optimaux (peu de gens iront modifier les paramètres de base d’eux-mêmes).
Gardez toujours en tête le contre-exemple de Facebook ou de X (ex-twitter) : lorsque les applications ont vu leur design ou leur nom remanié radicalement pour simplifier l’utilisation, de nombreux utilisateurs(trices) ont protesté, bien décidés à conserver le plus longtemps possible l’ancienne interface à laquelle ils s’étaient attachés mais avec l’arrivée de l’I.A… difficile de résister au changement...
Que retenir de ce biais Statu Quo ?
– Face au changement ou à la nouveauté, notre préférence va très souvent à ce qui est connu ou déjà en place, quand bien même cela s’avère moins intéressant ou moins optimal que ce qui pourrait exister après évolution.
– Préparer le terrain, accompagner les utilisateurs/formés dans l’appropriation de la nouveauté et les guider pas-à-pas le temps qu’ils trouvent leurs marques, voilà les trois points-clés à retenir pour contourner les effets du biais de statu quo !