Quand on parle de notre santé mentale, il s’agit de notre Bien-Être psychique, émotionnel et cognitif ; mais dans quelles circonstances serait-elle en danger et nécessiterait qu’on y soit particulièrement attentif ?

Nous avons vécu ces deux dernières années des situations qui incarnent dans toutes leurs dimensions cette mise en risque de notre équilibre intérieur.

Avec le confinement et depuis le début de la pandémie les professionnels de santé ont pu faire des bilans des atteintes psychologiques tant auprès d’adultes, d’adolescents et d’enfants.

En effet que dire de ces jeunes abandonnés du jour au lendemain devant des écrans pendant des semaines et qui malgré les efforts de leurs enseignants et de leurs parents ont vécu des moments difficiles amenant à des décrochages scolaires, à des souffrances psychologiques et les douleurs relationnelles d’avoir étaient brutalement privés de la proximité de leurs camarades dans un environnement qui leur était familier et de ne plus voir leurs professeurs que via un écran ?

Que dire de ces salariés contraints avec une violence inouïe du jour au lendemain au télétravail exigé sans aménagements, sans préparation et sans prise en compte de leur situation individuelle ?

Même si le contexte pouvait l’exiger, nous sommes le seul pays d’Europe à avoir vécu un confinement aussi strict avec la mise en place de restrictions dans les domaines publics et privés.

Ce qui explique que la France soit le pays où ces troubles ont été le plus documentés, avec un boom des consultations et de la prescription d’antidépresseurs et anxiolytiques.

On pourra mettre en corrélation, l’augmentation des violences intra-familiale, la dégradation des liens sociaux et amicaux, le développement d’une hyper consommation des réseaux sociaux dont on connaît dans l’abus, une potentielle toxicité lorsqu’on est confronté à des espaces libres d’expression dans l’anonymat sans filtre ni explication…

Nous nous sommes tout d’un coup vu fragiles, impuissants, nous inquiétant de notre avenir et de celui de nos enfants.

- Des enfants qui ont vu, peut être pour la 1ere fois aussi clairement, des adultes désorientés méfiants à l’égard les uns des autres, angoissés face à la pandémie…sans évoquer nos anciens mourants seuls dans les EHPAD loin de leurs familles…de nos étudiants limités aux 15 m² de leur chambre ne pouvant plus travailler pour gagner leur subsistance pour accentuer encore leur précarité… et malheureusement les salariés(es) ayant sombré dans de graves dépressions enfermés dans des micros appartements contraints à la promiscuité mais devant rester « productifs ».

Dans ce climat hyper anxiogène entre la crise climatique, les dangers d’une guerre qui n’a jamais été si proche et la crise énergétique et/ou plus que jamais la peur de manquer domine les préoccupations de beaucoup de nos concitoyens.

Alors comment agir pour préserver notre Santé Mentale ?


Car comme dans beaucoup d’autres difficultés, troubles ou addictions, il n’est pas si facile de reconnaître une faiblesse d’avouer que l’on a besoin d’aide, que l’on souffre d’une situation qui n’est pas aisée à expliciter.

Certes l’on peut solliciter les structures existantes, les services de santé des universités, de la médecine du travail ou aux cellules d’écoute , même des numéros verts mis en place pour apporter aide et soutien aux personnes en souffrance.

Car nos adolescents(es), « nos jeunes » ont été plus cruellement confrontés à cette situation déstabilisante, alors même qu’ils sont à un âge où ils structurent leur personnalité, cherchent à se construire et souvent recherchent dans leur collectif de quoi construire leur identité.

De même dans les entreprises où les salariés(es) ont dû s’adapter parfois difficilement à un travail en distanciel auquel ils n’étaient ni formés ni préparés…et qui en ont exprimé leur profond mal être.

De même toutes les démarches de qualité de vie au travail de « Wellness » ont été remises en question et sont bousculées par ce passage direct d’une vie collective à une vie coupée par un isolement géographique…

Car c’est ignorer la nature humaine que d’imaginer que tous peuvent ainsi fonctionner et travailler hors son environnement habituel et cette brusque mutation ont pu être vécu dans la souffrance.

Certes l’entreprise peut contribuer à la préservation de la santé mentale de ses collaborateurs par une démarche d’écoute et de dialogue permettant aux salariés(es) d’exprimer leur vécu et peut-être aussi leur vision des formes d’organisation du travail de demain…

Mais nous voici dans une période inédite contraints à des formes de solitude nouvelle sans que la société ne nous apporte de réponses sur ces nouvelles angoisses existentielles…

Comment faire pour garder un équilibre intérieur dans un environnement déstabilisant ?

En effet confronté à un danger ou à des dangers la première des attitudes serait de se préserver et de se protéger en un repli sur soi …mais nous prenons alors le risque d’aggraver un isolement déjà toxique…

Que nous disent les experts ? que nous dit notre bon sens ?

Savoir prendre soin de soi et de ce qui nous entoure.


Il faut donc se poser un instant pour réfléchir à ce qui peut vous faire du bien…ce qui fait « sens » pour vous…c’est avoir la lucidité pour faire la part des choses… accepter d’analyser la toxicité de notre environnement.

C’est vouloir agir/être acteur et non spectateur de sa vie et d’avoir une certaine volonté et détermination pour changer des éléments de son quotidien parmi les propositions les plus souvent formulées nous avons de petites actions et des décisions plus conséquentes…

Les professionnels de santé vous diront une bonne santé mentale est directement liée à une meilleure hygiène de vie car le sentiment de bien-être mental ne se conçoit pas sans un certain niveau de bien-être physique…



Signes de démence

Voici donc quelques propositions (non exhaustives) pour mieux préserver sa Santé mentale en aménageant son environnement tant matériel que relationnel afin qu’ils vous apportent des moments d’apaisement et de sérénité.

1) La première recommandation serait donc des prises de conscience simples, comme privilégier une alimentation plus équilibrée car notre corps se constituait avec les éléments qu’on lui donne selon l’expression « dis-moi ce que tu manges et je te dirai qui tu es » c’est donc peut être faire de nouveaux choix alimentaires, de consacrer plus de temps et d’attention à cette nourriture qui doit garder la notion de plaisir de faire et de manger.

Et l’on a vu un regain d’intérêt pour ces questions depuis ces dernières années, et cela parait être une évolution positive.

2) La seconde recommandation serait d’élargir ses centres d’intérêt …de se focaliser sur qui est pour vous « bon et beau » de ce qui nous apporte des énergies positives, voire de la joie !

Pour certains ce sera d’avoir une activité physique au travers de la pratique d un sport individuel ou collectif qui agira non seulement positivement sur votre organisme mais aussi sur votre psychisme en lui permettant d’éprouver des sentiments de bien-être, de réussite, de réalisation d’objectifs choisis .

Le sport favorise aussi le dépassement de soi, le partage et permettrait de se remettre dans une dynamique plus porteuse.

3) La troisième recommandation concerne « les nourritures de l’esprit »…

C’est-à-dire intellectuelles, culturelles au travers des arts en les admirant ou en les pratiquant, qui favorisent la créativité, les échanges et « Pour exemple, l’Art thérapie est très efficace dans la prévention et les soins de la dépression, la musique, la peinture, la sculpture…tous les formes d’expression » qui favorisent le développement personnel sont à envisager pour retrouver ou maintenir notre équilibre intérieur.

Pour d’autres il s’agira de nouer, de renouer, de s’engager dans de nouvelles relations amicales ou affectives, c’est de retrouver une vie relationnelle plus riche qui vous ouvre sur d’autres dimensions et savoir changer d’environnement pour se ressourcer que ce soit au travers de promenades, de randonnée ou de voyage…

Et s’il en ont les moyens, des personnes cherchent à vivre hors des villes, ou rechercher des lieux de vie plus calmes, plus verts …comme le montrent les statistiques des agences immobilières.

Et pour certains ce peut être de se réinvestir dans sa vie professionnelle avec des ambitions différentes, enrichis des expériences vécues, ils veulent faire des choix plus qualitatifs et si pour beaucoup le télétravail a été une difficulté pour d’autres même s’ils sont minoritaires, ce fut une révélation et ils envisagent désormais cette option dans leurs choix professionnels.

En fait , choisir autant que faire se peut, ce qui est bon et beau en apportant à notre psychisme des ressources qui vont contribuer à maintenir un équilibre positif… il s’agit de se protéger d’influences négatives et non de se replier sur soi ce qui ne ferait qu’aggraver un sentiment d’incompréhension et de solitude.

- Cultiver ses relations positives et avoir la volonté de retrouver la joie de partager et d’être ensemble d’échanger des idées, de se donner des perspectives et de poser des actes qui redonnent un peu d’espoir et de confiance dans un monde qui cherche à vous isoler et à vous rendre méfiant dans un réflexe d’autoprotection mal interprétée…

- Vous pouvez nous opposer que chaque jour apporte son lot de faits divers et de violences de plus en plus présentes dans notre société et il est effectivement difficile de pouvoir agir sur ce contexte et ces dérives.

Cette démarche peut paraître utopiste ou naïve mais la préservation de la Santé Mentale est indispensable tant pour Soi que pour ses proches et c’est ce premier devoir envers soi-même.

Et ce pour ne pas être démuni si la situation venait à se reproduire ou s’aggraver, et cela un gain réel que d’avoir su identifier en vous vos forces et le carburant (intellectuel - culturel – artistique - sportif) dont se nourrit votre psychisme…

Préserver votre
Santé Mentale passe donc par des actes de prévention et d’action dont vous et vos proches ( famille amis collègues ) ressentirez les bénéfices et vous serez averti et aguerri pour mieux anticiper l’avenir.