Dans un monde incertain et changeant, où les repères traditionnels sont remis en cause…les organisations pyramidales, avec leur autorité descendante sont bousculées au profit de modèles plus souples, adaptatifs, « agiles »…dans lesquels la responsabilité, l’autonomie et le pouvoir d’action sont redistribués.
La rupture avec les modèles industriels (fordien, taylorien…) apparait inévitable et dans de nombreux domaines d’activité déjà consommée. Le virage « post moderniste » associé à la « révolution numérique et digitale » a créé les conditions d’émergence d’un nouveau fonctionnement organisationnel qui s’affranchit des règles de gestion « classiques ».
Même si les entreprises n’ont pas toutes le même degré de maturité et que nous verrons encore pendant quelques années, cohabiter différents modèles organisationnels ; il est une inévitable évolution, celle qui conduit les entreprises à se recentrer sur l’humain, ses compétences, ses talents, son sens de l’innovation et sa créativité…
Face à des environnements complexes et concurrentiels, des défis techniques et technologiques, le développement, la pérennité, voire la survie des entreprises passent par la valorisation de toutes les intelligences présentes. Ce n’est plus un seul individu qui cherche et trouve une solution, appliquée docilement... avec le risque que toutes les opportunités n’aient pas été envisagées. Il s’agit de questionner un collectif qui contribue avec toutes ses connaissances et capacités à créer une solution ou une nouvelle proposition. Un ensemble qui fonctionne en réseau, en recherchant, échangeant sur les informations pertinentes, les expériences déjà réussies, qui transmet et partage des données, des idées, des options.
Ce modèle émergent privilégie l’équipe ; un groupe motivé par un but commun qui peut remettre en question les modèles existants, bousculer les routines, sélectionner les chemins les plus efficients. Cette approche nécessite d’accepter le collectif avec ses limites et ses interactions parfois émotionnelles. Certes, cette configuration n’est pas «confortable » pour un manager ou un dirigeant, car il s’agit, non plus de gérer ou de diriger, mais d’animer et de motiver un « travailler ensemble » d’individus qui ont conscience de leurs valeurs et de leurs contributions …Le rôle des managers sera donc aussi à moyen terme à revisiter avec un vrai questionnement sur le sens de leurs actions et leurs missions.
A l’heure, où s’envisage la robotisation pour remplacer l’homme sur les tâches répétitives, où l’informatique nous «libère» des taches de gestion, d’organisation et assure toutes nos communications, où l’intelligence artificielle s’intègre aux systèmes de décision pour « assister » les dirigeants dans leurs choix stratégiques ; Il faut s’interroger sur ce qui fait notre vraie valeur humaine dans nos activités professionnelles. Comment il nous faut « utiliser » les outils et les systèmes et non en devenir les victimes.
Car ce qui fait notre humanité, c’est justement notre capacité de créativité, d’imagination, la richesse de nos différences et de nos échanges…cette intelligence collective qu’il nous faut privilégier, pour coopérer et nous entraider dans le quotidien, et nous dépasser dans l’imprévu.
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