Travail de nuit et Travail posté


Le travail de nuit ou en horaires postés a de nombreux impacts sur la santé.

Actuellement très répandu dans  les  milieux  de l’industrie,  de la  santé,  des  transports  ou  dans  les  services  d’urgence comme  la  police, les  pompiers et les personnels soignants, de  nombreux  professionnels  travaillent  de  nuit.

Travailler la nuit est un phénomène touchant de plus en plus de salariés(es) et les répercussions sur  la  santé  apparaisent  progressivement  au  sein  des  études  scientifiques.

La règlementation applicable au travail de nuit a connu de nombreuses évolutions depuis l'entrée en vigueur de la Loi du 8 août 2016, puis avec les Ordonnances Macron du 22 septembre 2017.

- Lorsque la période de travail de nuit n'est pas définie par convention ou accord collectif, le travail de nuit est considéré entre 21 heures et 6 heures.
- Au moins 3 heures/nuit, 2 fois/semaine.
- Au moins 270 heures de nuit sur 12 mois consécutifs
(3 nuits de 8 heures/mois)
- Durée maximale de travail de nuit : 8 heures suivies d’au moins 11 heures de repos.

La durée quotidienne du travail d'un travailleur de nuit ne peut excéder 8 heures consécutives sauf dérogation (Art. L3122-34) et la durée hebdomadaire de travail d’un travailleur de nuit ne peut dépasser 40 heures sauf convention et accord de branche (Art. L3122-35).

Quelques références sur les durées de travail (Code du Travail) :
 
L.3121-34 : Durée maximale quotidienne de 10h.
L.3122-34 : Durée maximale quotidienne par un travailleur de nuit de 8h.
L.3121-33 : Pause de 20 minutes obligatoire après 6h de travail.
L.3122-29 : Tout travail entre 21h et 6h est considéré comme travail de nuit.
L.1225-9 : Les femmes enceintes travaillant de nuit sont en droit d’exiger un poste de jour.
L.3122-44 : En cas de contraintes familiales impérieuses, le salarié travaillant de nuit peut demander un poste de jour.

On distingue trois grands groupes de travail posté :

a) Le travail posté continu
Cela suppose au minimum trois équipes en activité et une ou deux au repos (4x8, 5x8) sans interruption d’activité. L'unité de travail fonctionne 24h/24 et 7j/7.
Les équipes se succèdent sur les mêmes postes de travail et le repos hebdomadaire est donné à chacune d'entre elles par roulement.

b) Le travail posté en semi-continu
Il comprend trois équipes avec interruption le week-end et éventuellement pendant les congés
(3x8).

c) Le travail posté discontinu
Cette organisation consiste en une équipe du matin et une de l’après-midi sur une plage horaire plus ou moins étendue (2x7, 2x8, 2x9, 2x10).

Le travail posté permet d’assurer la continuité de la production et répond aux nécessités suivantes :

- Raisons économiques ou de production (sidérurgie, chimie, pétrole, industries à feu continu ...)
- Raisons de nécessité publique: hôpitaux, sécurité
- Rentabilisation maximale de l’outil de production

Travail de nuit et les risques pour la santé

« Sachez que l’être humain est un « animal diurne et non nocturne » »

Conséquences du travail de nuit

Conséquences du Travail de nuit :

- Conflit entre horloge biologique interne et demande sociale
- Désynchronisation des rythmes biologiques
- Répercussions sur la santé  

Troubles du Sommeil

- 1ère fonction perturbée

- Réduction de la durée du sommeil lors des postes du matin et de nuit: lever très précoce, obligation de dormir aux heures habituelles d’éveil avec des conditions environnementales souvent défavorables (lumière, bruit, température)

- Impact sur la quantité et la qualité du sommeil

- Réveils précoces et réduction de sommeil sont corrélés à l’augmentation de la somnolence pendant la journée et au recours à la sieste

- Diminution de la vigilance, des performances cognitives et physiques au cours de la journée et de la nuit

- Intensification des troubles avec l’augmentation du nombre de nuit ou de matin de travail

Dette de sommeil

- Un travailleur de nuit perd ainsi en moyenne l’équivalent de  1 à 2 heures de sommeil par jour, soit 3 à 4 nuits en moins par mois

- La baisse de performance après 20h d’éveil (souvent après la 1ère nuit de travail) équivaut à celle mesurée après avoir bu 4 verres de bière (soit 1‰ d’alcool dans le sang) !

L’intolérance au travail posté se traduit généralement par divers symptômes :

- Troubles du sommeil et somnolence excessive
- Fatigabilité
- Troubles de l'humeur (dépression ou grande irritabilité ...)
- Troubles gastro-intestinaux (dyspepsie, épigastralgie voire ulcère, syndrome d’insulino-résistance)
- Problèmes cardio-vasculaires
- Prise de poids (dette de sommeil, grignotage)


« Garanties accordées aux salariés de nuit »

- La priorité nuit → jour (et vice versa), l’employeur porte à la connaissance des salariés la liste des postes disponibles (L3122-43)
- La possibilité pour le salarié de demander un poste de jour si obligations familiales impérieuses: enfant, personne dépendante (L 3122-44)
- Si obligations familiales impérieuses, le salarié peut refuser un poste de nuit (L3122-37)

Pensez également à informer vos salariés(es) sur les effets des horaires atypiques et les sensibiliser à l’hygiène de vie, le sommeil et l’alimentation.

Exemples d’horaires «atypiques» :

- Le travail de nuit
- Les différentes formes de travail posté
- Le travail du week-end
- Le travail à temps partiel
- Les horaires imprévisibles ou décalés
- Les semaines irrégulières

Si vous travaillez de nuit, entre 2h-4h, moment où la vigilance s’abaisse, évitez les aliments à digestion lente et misez sur des aliments vivifiants comme les  fruits, les légumes, les protéines (jambon, œuf, conserves de poisson...).

N’abusez pas des excitants !

Si vous travaillez tôt le matin, il est conseillé de faire un petit déjeuner et de prévoir une collation en milieu de matinée afin d’éviter d’arriver affamer au déjeuner et/ou de ressentir de la fatigue.

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